— Pas forcement, l’arrête Dom, on a à
bord deux ballons de levage capables de lever chacun cinq cents kilos. On peut
les utiliser pour déplacer les épaves et regarder dessous. On n’a pas besoin
de les hisser jusqu’à la surface comme s’il s’agissait de renflouer un
bateau mais juste de les soulever un peu, de les laisser dériver avec le
courant ou en tirant dessus avec le zodiac ensuite on ouvre la soupape du
ballon, l’épave se repose au fond un peu plus loin et on descend voir.
C’est impressionnant mais sans danger puisqu’on est toujours au-dessus de la
charge. En Tunisie j’ai envoyé en l’air des paniers de corail qui devaient
bien contenir cinq cents kilos et en plus pendant que le panier montait
j’étais en-dessous pour en remplir un autre.
— Oui mais toi, tu es un
fêlé.
— Peut être à l’époque, mais depuis je me suis bien calmé et
là justement il n’y a pas de risque. On veut juste lever la pièce d’un
mètre pour pouvoir la déplacer. Il n’y a pas le risque de voir éclater un
ballon ce qui peut arriver quand on veut remonter une charge lourde d’une
grande profondeur jusqu’à la surface.
— Pour l’étrave, d’accord.
Je conçois que cela soit possible. On peut la lever un peu ou simplement la
déséquilibrer pour la basculer de l’autre côté. Pour l’arrière, je suis
déjà plus sceptique car c’est un gros morceau de coque. Quant à la partie
centrale, tu as vu la taille des moteurs ? Qu’est-ce que tu vas faire avec
tes ballons ?
— Avant de s’attaquer au plus gros, on pourrait commencer
par les autres. Pourquoi veux-tu absolument que la caisse soit sous les
moteurs ? Si c’est le cas, on avisera.
— Bon la plongée c’est ta
partie. Comment tu le sens ?
— Je le sens plutôt bien. Commençons par
l’étrave. Tu as vu sur les images, les taquets d’amarrage sont accessibles.
On descend amarrer une aussière avec une bouée en surface au taquet du bord
sur lequel est couché le morceau de bateau. Cela ne prendra que quelques
minutes au fond. Je pourrais même faire ça seul en apnée.
— J’aime
autant pas !
— Bon, bon. Ensuite je fais un nœud de plein poing à cinq
mètres de profondeur, j’y amarre un ballon. Il n’y a plus qu’à le
gonfler en y mettant le détendeur dessous ou à partir d’un narguilé relié
à une bouteille dans le zodiac, si je veux garder mon air. Dans le cas où la
charge n’est pas trop lourde, ce qu’on verra puisque le ballon va monter en
surface, on peut alors la laisser dériver ou la pousser et il n’y a plus
qu’à ouvrir la soupape pour la reposer. Si le ballon ne monte pas, ce qui
signifie que la charge est trop lourde, on peut essayer de la basculer de
l’autre côté en tirant dans le bon sens puis en la reposant. Si besoin on
rajoute le deuxième ballon. Il n’y a plus qu’à aller chercher la caisse si
elle est là. Le regard d’Alex va de Dom à
Béa.
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