L'OR DES GARIMPEIROS - CHAPITRE 1 - ALBERT SOLDER

L'OR DES GARIMPEIROS - CHAPITRE 1 - ALBERT SOLDER

L'or des 
garimpeiros

L'OR DES GARIMPEIROS

ROMAN

ALBERT SOLDER

Chapitre 1


Une faible brise de sud-est souffle à cinq nœuds sur le port du Marin. Il est sept heures, le jour vient de se lever et déjà on sent l’activité reprendre dans le village et sur la marina pour faire rapidement ce qui sera plus difficile dans deux heures à cause de la chaleur. Nina a fait démarrer le moteur du Sirius et vérifie que l’échappement recrache bien l’eau de refroidissement. Alex a laissé filer l’amarre arrière sous le vent qui était passée en double pour la faire coulisser dans l’anneau de la bouée d’amarrage. Béa et Murielle sont à l’étrave et avec l’aide des occupants du bateau d’à côté, détachent une amarre du ponton. Dom et Patrick se tiennent chacun sur un bord pour déborder les bateaux voisins. « Lâchez tout à l’avant ! » Les amarres sont larguées. Nina embraye lentement la marche arrière et Alex défait le nœud de l’amarre tribord dès qu’il peut atteindre la bouée. Nina redresse un peu le bateau d’un petit coup de marche avant avec la barre à droite ce qui le remet dans l’axe. Marche arrière enclenchée, le bateau recule maintenant parfaitement droit en passant entre les deux bouées sans que ni Dom ni Patrick n’aient à intervenir. Les pare-battages roulent entre les coques. Le floc floc du clapotis sous la voûte se fait entendre. Nina débraye, met la barre à bâbord et embraye la marche avant. Le bateau vire lentement et longe le ponton 6 sur tribord. Moteur à mille deux cents tours, le Sirius est parti.




Pendant son séjour à la marina du Marin, beaucoup de gens se sont demandés ce que préparait l’équipage de ce bateau. Il est vrai que l’on pouvait se poser la question. Quatre blocs bi-bouteilles de deux fois dix litres plus deux blocs mono de douze litres amarrés dans les filières, un gros compresseur solidement fixé sur le rouf, une ancre à jas démontée et amarrée à un balcon de mat, une énorme glène de cordage lovée sur le pont avant, un zodiac de quatre mètres avec un moteur de trente chevaux dans les bossoirs, six personnes qui chargent et rangent sans répit du matériel sur ce bateau depuis plusieurs semaines, une ligne de flottaison qui disparaît sous la surface de l’eau, ce n’est certainement pas pour une sortie à la journée dans la baie de Saint-Anne. Officiellement, il s’agirait d’une équipe de plongeurs partant en expédition sur les épaves de Saint-Pierre pour faire un reportage sur la lente dégradation des restes de la douzaine de bateaux coulés au large le 8 mai 1902 suite à l’éruption de la montagne Pelée.




Dès la sortie de la marina, le génois est déroulé et le bateau s’anime. Le moteur est arrêté. Il faut économiser les cinq cents litres de gasoil embarqués car le Sirius risque d’en avoir besoin plus tard. Passé la Pointe Marin, le cap est mis vers la sortie du chenal et là, au lieu de se diriger vers le rocher du Diamant, prochain point de route vers Saint-Pierre, il vire à bâbord derrière la pointe Dunkerque et met le cap au cent quatre-vingt-treize en direction de l’île de Sainte-Lucie. La grand-voile est envoyée à son tour puis la trinquette. Toutes les voiles sont réglées pour bien prendre le vent des Alizés. Le Sirius ne va d’abord pas très vite car il est en surcharge d’environ une tonne et demie et sous le vent de la Martinique, la brise est faible. Mais une fois dans le canal de Sainte-Lucie, le voilier prend de la puissance et accélère. Un bateau surchargé a parfois des mouvements inhabituels ce qu’ont tout de suite remarqué quelques estomacs sensibles. L’habitude vient vite, rapidement un banc de poissons volants et quelques dauphins font penser à autre chose.



Lire le chapitre 2 >>>


Prix : €14.00

Disponible sur amazon : Acheter sur amazon.fr

Acheter sur 
amazon.fr