LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 5 ALBERT SOLDER
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LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 5
ALBERT SOLDER

Le trésor de Roberto 
Buarque

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ISBN 9789403815626


Chapitre 5



Alex est à la barre.
— C’est extraordinaire ce que vous faites pour nous, lui dit Pascale. Tout ça, c’est de notre faute. On joue aux cons en ne disant pas ce qu’on fait ni où on va, en voulant être indépendants, ça nous amuse. Le résultat, c’est que si nous vous avions tenus informés de ce que nous faisions, on n’en serait pas là, et malgré tout, comme un seul homme, vous avez décidé de nous aider alors que nous ne le méritions pas. Dom et Béa, qui ont laissé leur école de plongée, toi qui n’as pas hésité à prendre la mer avec ton bateau pour te lancer à la recherche du nôtre malgré le danger, car on ne sait pas ce qui peut arriver ni ce que l’on va trouver. Quel que soit le résultat de cette expédition, nous ne vous remercierons jamais assez.
— Ne t’en fais pas pour ça, lui répond Alex, en fait, je commençais un peu à m’ennuyer. Ensuite, je ne pense pas qu’un grand danger nous guette. La vitesse à laquelle ton bateau dérive est un peu supérieure à celle du courant général dans la région, ce qui me laisse penser qu’il a toujours son gréement et que donc, si malgré cela il ne progresse plus, c’est qu’il n’y a plus personne à bord. Même avec une avarie sérieuse comme la perte du gouvernail, il est toujours possible de faire avancer un voilier pour rejoindre un abri. J’exclus aussi une grosse avarie de coque avec une voie d’eau. Le bateau aurait déjà coulé, et s’il était en train de se remplir d’eau, l’électronique ne fonctionnerait plus puisque les batteries sont dans les fonds. Alors qu’est-ce qui a pu se passer ? Pourquoi aurait-il été abandonné ? Et comment ? Et si c’est le cas, où est passé l’équipage ? Je n’en ai pas la moindre idée. Dans quarante-huit heures, on sera sur place et on en saura plus. Je comprends que le temps te paraisse long, mais je t’assure que je suis optimiste. On va le retrouver et on va le ramener au Marin.
— Si on y arrive, tu ne pourrais pas m’installer le même système d’alarme que sur le Sirius ? Dès que les voleurs auraient ouvert la descente, en plus d’ameuter tout le quartier, mon téléphone aurait sonné et j’aurais pu te prévenir ou appeler la police. On serait tranquillement en train de boire un coup à bord tous ensemble, en préparant notre départ pour les Grenadines demain matin, au lieu de courir après le bateau.
— Bien sûr. On fera ça. Au fait, qu’est-ce qui vous a retardés ? Ça va la famille ?
— Oui, ça va bien, mais comme les parents d’Hervé savaient qu’il était en vacances et qu’il n’a pas de problème pour modifier ses billets d’avion, ils ont trouvé des prétextes pour nous retenir. Ils sont tellement gentils qu’on s’est laissés piéger et je crois que ça leur a fait plaisir.
Le vent ne s’est pas calmé et la mer est toujours aussi forte. Alex déroule cependant tout le génois, et règle un peu la trinquette. Le Sirius continue à vive allure vers l’Ombre Blanche, dont la position n’a bougé que de quelques milles au dernier pointage. Il est désormais certain que le bateau est abandonné à la dérive en plein milieu de la mer des Caraïbes. Laissé tel quel, il dériverait pendant plusieurs semaines pour finalement aller s’échouer sur la côte du Nicaragua où il serait perdu.


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La vie à bord s’écoule tranquillement, si on peut qualifier de tranquilles trois journées de navigation sur un bateau mené à sa vitesse maximale dans une mer houleuse, en se cramponnant à tout ce qui peut aider pour ne pas traverser le carré ou une cabine en vol plané. Un hématome sur le front d’Hervé, dont la tête a rencontré un coin de la table du carré, est rapidement soigné par Béa, qui tient à merveille le rôle d’infirmière. Il y a toujours au moins deux personnes dans le cockpit qui se relaient à la barre, car l’exercice est fatiguant. Dom, imperturbable, continue de préparer des petits plats pour tout le monde. Il semble mettre un point d’honneur à ce que l’on puisse manger comme au port. Ce qui pourrait être des conditions de survie se transforme en une croisière gastronomique. Personne à bord n’a le mal de mer, et pour cause, le bateau bouge trop. Ce désagrément survient généralement pour les personnes sensibles en début de navigation dans des conditions de mer peu agitée, à agitée voire même calme. Dans le cas présent, c'est comme si on mettait une personne qui y est sujette sur un grand huit. Elle serait peut-être terrifiée et c’est le but, mais n’aurait pas mal au cœur. Même si tout le monde sait que le phénomène est lié à l’oreille interne, siège de l’équilibre, l’interprétation des informations qu’elle fournit reste psychologique, ce qui met d’accord ceux qui croient à une action uniquement physique et ceux qui pensent que le phénomène est purement psychique. Alex, qui y est peu sujet, a bien cru une fois qu'il allait être malade en mer. À La Rochelle, il s’était embarqué sur un voilier pour une virée de quelques jours en Irlande en passant vers le mythique phare du Fastnet. Il semblait que le sujet de conversation favori de quelques équipiers et équipières, était justement ce phénomène de mal de mer. Ils se persuadaient tellement qu’ils allaient être malades qu’ils le devenaient avec une telle conviction que cela en devenait communicatif. C’était très efficace. Les Anglais ne disent-ils pas, avec l’humour qui les caractérise, qu’un bateau est le plus coûteux des vomitifs ? Il a le souvenir d’avoir vu un jour une personne avoir le mal de terre. Deux voiliers qui avaient navigué de conserve1 toute la journée sur une mer bien formée entrent au port de Sète et s’amarrent côte à côte, l’arrière au Môle Saint-Louis, la grosse jetée en pierre du dix-septième siècle que seul un séisme d’une magnitude encore inconnue pourrait faire bouger. Les équipages au complet descendent à terre et commencent à échanger leurs impressions sur l’agréable journée qu’ils viennent de passer. Soudain, un des participants pâlit. Il part en courant, saute sur son bateau et se met à la barre en regardant vers l’avant comme s’il était en mer. Il avait eu le mal de terre, qui avait immédiatement disparu en remontant à bord et en prenant la barre même au port. C’est un phénomène impressionnant, rare, mais qui existe.


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Alex surveille le radar, et il ne semble pas y avoir grand monde dans cette partie de la mer des Caraïbes. Il calcule l’heure à laquelle ils seront proches de la dernière position reçue de son serveur. En continuant à foncer de la sorte, cela pourrait être dans la matinée de demain. Par contre, il s’inquiète un peu, car la mer reste forte et il sera difficile d’approcher le bateau et mettre l’annexe à l’eau pour y embarquer. Les messages automatiques reçus régulièrement par courriel montrent qu’il n’avance toujours pas et continue de dériver lentement vers l’ouest. Une nouvelle nuit tombe. Une ombre blanche est-elle plus visible dans la nuit ? Ce nom a toujours plu à Alex. C’était déjà le nom de ce bateau lorsque Raymond l’a acquis, et il n’a jamais été question de le changer. On ne rebaptise pas un bateau. Lorsque, dans sa jeunesse, Alex a acheté avec peine son premier voilier, un vieux Cornu considéré par beaucoup comme une épave, celui-ci avait été rebaptisé plusieurs fois avec des noms tous aussi stupides les uns que les autres. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire à ce sujet, car il y avait plus urgent. Puis, en ponçant jusqu’au bois cette vieille coque défraîchie, il trouva les petits trous de vis qui, il y a longtemps, fixaient les lettres en bronze qui devaient être du plus bel effet sur ce bateau de caractère à la coque d’acajou vernie et qui révélait son premier nom : Orphée, celui qui vainquit les sirènes par la beauté de son chant. C’était évident : le bateau retrouvera son vrai nom, le seul qu’il ait toujours gardé gravé dans son bordé.
Une heure avant le lever du jour, Alex a les yeux rivés sur son radar, dont il fait varier la sensibilité pour essayer de sortir l’écho de l’Ombre Blanche du bruit. Il joue avec les différents filtres à sa disposition, mais il faut encore être patient. Un voilier n’est guère visible à plus de quinze milles et souvent moins. D’après ses calculs, il serait encore à environ vingt milles, donc pas d’inquiétude. Comme d’habitude, au lever du soleil, ils sont tous réunis dans le cockpit pour le petit déjeuner qu’a préparé Dom et c’est en descendant chercher du miel pour Béa, en se cramponnant, qu’il dit :
— Je crois bien avoir vu un point sur le radar, droit devant.
Alex bondit et va se coller le nez sur l’écran. Il augmente la sensibilité, et effectivement, au milieu du bruit, un petit point vert apparaît de temps en temps. La position correspond. Pascale est aux anges.
— Tu l’as trouvé, Alex. Tu es génial. Tu l’as trouvé.
Pendant l’heure qui suit, le point sur le radar va devenir de plus en plus net et se rapprocher. Nina, debout sur l’hiloire2 du cockpit, scrute l’horizon dans les jumelles. Elle courrait bien jusqu’à l’étrave pour gagner dix mètres, mais elle sait que ça n’apporterait rien et ne plairait pas à Alex. Après encore un quart d’heure à scruter l’horizon, elle s’écrie :
— Je crois que je le vois. Oui, je vois les mâts.
Des cris de joie s’élèvent. Alex lui demande les jumelles.
— Effectivement, il a ses mâts. Il est travers au vent, ce qui est normal pour un voilier à la dérive. La grand-voile et l’artimon3 sont roulés, mais j’ai l’impression qu’il y a une voile d’avant qui bat au vent. On va encore se rapprocher. Alex tend les jumelles à Pascale, car il sait qu’elle s’impatiente.
— Oui, c’est lui, je le reconnais. C’est extraordinaire, on l’a retrouvé. Regarde Hervé, c’est notre bateau. Alex l’a retrouvé !
— Oui, c’est bien lui. Effectivement, on dirait que le génois4 flotte au vent.
Dix minutes plus tard, le bateau est bien en vue. Il a l’air intact observé de ce côté, mais le génois est déroulé et en lambeaux qui battent dans le vent, donc sur le bord opposé. Alex fait rouler complètement le génois, prendre un deuxième ris dans la grand-voile et met le moteur en route. De cette manière, il pourra manœuvrer plus facilement autour du voilier. Nina envoie un bon coup de corne de brume pour le cas où quelqu’un bougerait. Sans réponse.
— On va faire le tour en s’en tenant quand même à distance.


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Alex fait donc cap à une centaine de mètres de l’arrière. Béa téléphone la nouvelle à Murielle, qui l’accueille avec joie. Le Sirius passe à l’arrière du bateau et vire à quatre-vingt-dix degrés, ce qui le met travers au vent à une allure où il gîte fortement. On se rend mieux compte de la force du vent, qui n’a pas baissé. Sous trinquette5 et grand-voile à deux ris, le bateau va encore trop vite. Alex choque complètement la grand-voile et tout le monde observe. À première vue, il semblerait que le génois soit bordé très serré, mais complètement déchiré en larges bandes de tissus. Seule une bande en bas est encore reliée à l’écoute extrêmement tendue. Il remonte ensuite vers l’avant du bateau et, face au vent, au moteur, revient vers l’autre bord. Pour l’instant, ils ne remarquent rien d’autre. Le voilier roule énormément, ce qui est normal, car il est travers à la houle et aucune voile ne l’appuie.
— Il faut pouvoir s’approcher plus près, dit Alex, mais comme ça, c’est dangereux. Nous allons manœuvrer uniquement au moteur. Affalez la trinquette, prenez le troisième ris dans la grand-voile et bordez-la à plat dans l'axe pour nous stabiliser. Et le tout dans le calme et en sécurité, car on roule beaucoup. Cramponnez-vous.
L’équipage s’affaire à la manœuvre et, en quelques minutes, le Sirius est réglé pour pouvoir évoluer au plus près de l’Ombre Blanche.
Alex veut d’abord retourner voir à tribord, car cette histoire de génois bordé très serré l’intrigue. Il finit donc le tour du bateau et le contourne de plus près par l’arrière. Ce qu’il voit alors est surprenant. Selon toute vraisemblance, l’écoute du génois est bien à son winch, mais le dormant6 est tendu et plaqué à l’extérieur de la coque vers le fond au niveau de l’hélice, comme si l’écoute du génois était tombée à l’eau et qu’elle s’était prise dans l’hélice qui l’aurait tendue et qui a fini par tout bloquer. Alex n’a jamais vu ça. Comment peut-on en arriver là ? Il y a aussi du même côté une autre corde qui pend dans l’eau. Il semblerait qu’il n’y ait personne à bord. Soudain, une vision d’horreur lui glace le sang malgré la chaleur. Normalement, à l’arrière du mât d’artimon, sur le rouf7, devrait se trouver le bib8 dans son conteneur blanc. Or, il n'est plus là. Le bateau a donc été évacué avec la survie, ce qui signifie qu’il y a probablement trois personnes à la dérive dans un radeau au milieu de la mer des Caraïbes depuis peut-être quatre jours, et donc en grand danger de mort. Mais pourquoi avoir évacué un bateau qui flotte parfaitement pour se mettre dans un radeau de survie ? C’est inimaginable. Il s’est passé des choses graves sur l’Ombre Blanche et il va falloir découvrir lesquelles. Des vies humaines sont peut-être en jeu, et là, c’est autre chose. Il ne s’agit plus seulement de récupérer un bateau volé. La joie d’avoir retrouvé l’Ombre Blanche cède la place à l’angoisse.
Béa rappelle Murielle pour lui expliquer la situation. Elle va immédiatement contacter les secours et déclencher des recherches.


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