Chapitre
11
Le jour se lève, Alex est dans
le cockpit avec Nina. Béa, qui se reposait, monte sur le pont. Nina scrute
l’horizon avec les jumelles. Sur les radars, aucun bateau n’est en vue,
c’est vraiment un coin tranquille où il ne fait pas bon se retrouver à la
dérive dans un radeau de survie en espérant être secouru par quelqu’un de
passage. Alex a chargé la route correspondant au trait rouge dans son système
de navigation. Chaque point correspond à l’extrémité d’un des vecteurs
calculés de la dérive possible du bib. Il a défini une zone d’écart de
route à ne pas dépasser, et la synthèse vocale transmet maintenant les
informations dans le cockpit pour la suivre précisément. Mais pour y parvenir,
il va falloir non seulement naviguer au près serré mais en plus s’aider du
moteur pour pouvoir tenir le cap en évitant d’avoir à tirer des bords. Il y
a urgence, car plus le temps passe, plus les écarts, tolérances et erreurs
vont augmenter en diluant la précision, sans parler du risque d’arriver trop
tard, car les naufragés sont maintenant dans cette survie depuis trop
longtemps. Le Sirius se retrouve donc encore à marche forcée contre le vent,
voile et moteur.
Murielle téléphone que le Breguet Atlantique a décollé
à l’heure prévue et se dirige sur zone pour commencer sa mission de
recherche. L’avion va parcourir la route qu’a conseillée Alex en partant de
l’est, pendant que le Sirius fait de même en partant de l’ouest, et bien
sûr vingt fois moins vite. Normalement, les naufragés devraient avoir été
localisés avant que l’avion n’arrive à la verticale du Sirius. Sinon,
c’est grave.
La VHF se fait entendre :
— Aéronef MMSI
227 841 223 appelle Sirius MMSI 227 165 832 à vous.
— Fox-trot Lima
deux mille sept cent trente deux Sirius à votre écoute canal seize.
—
Bonjour. Nous serons sur zone dans deux heures. Restez à l’écoute canal
seize.
— Bien Reçu.
Le Sirius continue à tracer la route en force,
voile et moteur, puis vire de bord pour ne pas trop s’éloigner de
l’axe.
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