LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 24 ALBERT SOLDER
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LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 24
ALBERT SOLDER

Le trésor de Roberto 
Buarque

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Format poche, couverture souple brillante, 252 pages.

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ISBN 9789403815626


Chapitre 24



Patrick ne peut pas rester sans savoir. Il n’est pas journaliste pour rien et l’Amérique du Sud est son terrain d’investigation.
Le passeport français semble vrai, mais la photo ne correspond pas, car il est celui d'une personne décédée il y a 5 ans du nom de Pierre Frelon. Une simple recherche sur internet a suffi à s'en rendre compte. Il n'a aucun visa, comme celui d'un simple touriste qui n'en a jamais besoin, car il voyage uniquement en Europe ou dans les départements d'outre-mer. Probablement un passeport volé dont on a changé la photo. Le deuxième, espagnol, avec la même photo, semble être un faux grossier certainement pas utilisable à un contrôle des frontières au nom de Manuel Salves.


Le trésor de Roberto 
Buarque

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Comme la grande majorité des trafics aux Antilles ont quelque chose à voir avec l'Amérique du Sud, il va activer ses relations, qui sont nombreuses et variées. C'est un véritable réseau mieux informé que la police, mais dans lequel il faut avoir ses entrées et Patrick les a. Il fait un dossier avec la photo du passeport et le descriptif donnés par Meldreg, puis l'envoie à ses contacts. Moins de quarante-huit heures plus tard, il reçoit déjà des réponses. La personne en question est connue et s’appelle en fait Roberto Buarque. Il s'agit d'un ancien pilote brésilien qui n'a plus le droit de voler, car sa licence lui a été retirée. Il apparaît dans plusieurs affaires de vol de cargaisons illicites : drogue, or, bijoux... Sa spécialité semble être de voler ou détourner les avions utilisés par des trafiquants pour livrer leurs marchandises. On le retrouve dans plusieurs affaires, dont un cas rocambolesque de règlement de compte au Venezuela, dans la péninsule de Paria, où il avait installé sa cachette. Il aurait été tué et son corps abandonné dans la forêt par un groupe de mercenaires envoyés par les « propriétaires » d'une cargaison de drogue, eux-mêmes infiltrés par la police, ce qui a permis de faire remonter l'histoire. On n'a jamais retrouvé son corps, ce qui n'a rien de surprenant dans cette jungle, et il a été considéré comme mort. En fait, il réapparaît deux ans plus tard suite au crash d'un petit avion dans la forêt vénézuélienne. On découvre que cet avion est parti du Brésil et on voit très bien Roberto Buarque sur les vidéos des caméras de surveillance de l'aérodrome de Itaituba en train de le voler, avec une claudication marquée de la jambe droite. Rien n'a été retrouvé sur les lieux de l'accident, malgré une intervention rapide. La raison du crash n'a pas été déterminée. Selon toute vraisemblance, il aurait sauté en parachute. Personne n'a rien compris. Pourquoi aurait-il volé cet avion s'il ne transportait rien ? Le chargement pouvait-il être quelque chose de suffisamment léger et peu encombrant pour qu'il ait pu sauter avec ? Aurait-il crashé l'avion volontairement après avoir sauté en emmenant ce qu'il transportait ? Aurait-il parachuté son chargement et ensuite eu un problème ? Peut-on survivre à un crash dans la forêt vénézuélienne ? Mystère. Toujours est-il qu'il disparaît à nouveau dans la nature. Selon ce que l'on sait de lui, il opère toujours seul, n'est connu pour aucun crime ou assassinat et met à profit ses compétences de pilote pour profiter d'opportunités. Comment et pourquoi est-il réapparu sur l’Ombre Blanche ? Venir en Martinique pour voler un bateau peut se comprendre, car c'est l'île des Antilles où on trouve le plus grand choix de types d’embarcations. La question qui se pose est pourquoi ? Compte tenu de sa route depuis la Martinique, il pouvait avoir avec lui quelque chose à livrer quelque part sur une île des Grandes Antilles ou même aux États-Unis en évitant le passage habituel par la Floride. Cependant, rien n'a été retrouvé sur le bateau ni par Pascale, Hervé et Dom, ni même par la police à moins qu'elle n'ait rien dit, ce qui est peu probable, car s'ils avaient trouvé quelque chose d'illicite à bord, Pascale et Hervé auraient été inévitablement questionnés à ce sujet. Il pouvait avoir besoin d’un bateau pour aller prendre livraison d’une cargaison et aller la livrer quelque part. Enfin, il pouvait s'agir de la commande d'un bateau destiné à faire une livraison. Dans ce cas, celui-ci aurait probablement été livré en Colombie ou au Venezuela, mais cela ne correspond pas aux activités habituelles de Roberto Buarque. De toute façon, il a d'abord fallu qu'il arrive en Martinique. Il n’a certainement pas pris un vol régulier. En partant d'Amérique du Sud, le plus logique serait qu'il se soit rendu à Trinidad, fréquenté aussi par beaucoup de bateaux de plaisance pour ses chantiers navals réputés meilleur marché que dans les îles des Antilles, puis faire du bateau-stop vers la Martinique. Alors, pourquoi ne pas s'être débarrassé de l'équipage pour continuer directement vers la destination qu'il s'était fixée ? Celui-ci pouvait être trop nombreux et les braquer tous était impossible pour une personne seule. Ce bateau pouvait avoir des problèmes techniques, par exemple un moteur très fatigué provoquant des pannes à répétition, et n'était pas apte à faire une grande navigation. D'autre part, on sait que Roberto Buarque n'est pas un assassin, mais plutôt un escroc. Il était plus simple et moins dangereux pour lui de venir en Martinique et d’observer jusqu’à trouver un bateau prêt à partir. Celui de Pascale et Hervé était évidemment un très bon choix, quelle que soit la finalité de ses projets, et Karine et Meldreg l'équipage idéal pour combler son manque d'expérience de la navigation maritime. Du témoignage de Meldreg, il ressort que cette personne est compétente en navigation pour ce qui est de se diriger, mais ne sait pas se servir d'un voilier, ce qui serait exactement le cas d'un pilote d'avion n'ayant jamais navigué en bateau.


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