LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 12 ALBERT SOLDER
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LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 12
ALBERT SOLDER

Le trésor de Roberto 
Buarque

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ISBN 9789403815626


Chapitre 12



Ça y est, le Sirius sait où il va. Une balise a été larguée à proximité des naufragés ainsi que des conteneurs dans lesquels ils pourraient trouver de l’eau et des vivres pour tenir, mais d’après les observations faites par l’équipage de l’avion, ils ne semblent pas en état de pouvoir les récupérer. Le radeau va rapidement s’éloigner de la balise. Il faut donc les secourir rapidement.
— Nina, moteur à deux mille six cents tours, ordonne Alex.
— Tu es sûr ? répond Nina. C’est le régime maximum et on va consommer beaucoup de carburant.
— Pour l’instant, ce n’est pas le plus important. Il faut les rejoindre de toute urgence. On se débrouillera plus tard en cas de problème avec ça. Bordez tout à plat. Il faut qu’on fonce, je ne veux pas voir le bateau à moins de huit nœuds.
— Nina pousse la manette. Le moteur rugit. Alex et Béa bordent le génois à deux sur le gros winch tribord du cockpit. Pourvu que les voiles résistent. La trinquette est bordée à plat, ainsi que la grand-voile. Le bateau bondit, se cabre et fonce comme s’il avait compris et se rendait compte de ce qu’on attend de lui. Béa aide ensuite Nina à la barre car dans ces conditions, elle devient très dure. Elles essayent d’éviter les chocs en négociant les vagues en douceur pour épargner le gréement qui tremble à chaque rencontre avec une vague. Il faut aussi penser à laisser le bateau se redresser de temps en temps pour la lubrification du moteur. Alex surveille la pression avec inquiétude. A cette vitesse, ils seront peut-être sur place à l’aube ou en début de matinée demain. Il n’y aura assurément de repos pour personne cette nuit et à la tombée du jour, c’est trois personnes déjà fatiguées et angoissées qui regardent descendre le soleil une fois de plus sur la mer des Caraïbes. La balise n’est pas encore reçue et n’apparaît donc pas à l’écran. Jamais Alex n’a tant sollicité son bateau. Il le connaît très bien et sait ce qu’il peut lui demander mais il se dit que là il y va un peu fort. La vitesse de huit nœuds est tenue et souvent dépassée, pourtant presque face au vent et à la mer. C’est un tour de grand huit qui va durer toute la nuit. Dans le bateau, tout ce qui n’est pas attaché ou enfermé a déjà volé. On entend les objets s’entrechoquer dans les placards. Il y a déjà pas mal de vaisselle cassée. À la table à cartes, un écran menace de s’arracher de son support. Alex l’amarre avec ce qu’il trouve. Vers trois heures, la synthèse vocale annonce une alarme d’écart de route heureusement à gauche, du bon côté. Il va être possible d’abattre, de choquer un peu les voiles ce qui malmènera moins le bateau. Alex a calculé la dérive du radeau pendant la nuit par rapport à la position de la balise qui elle, sans prise au vent, dérive moins vite que lui à moins que les naufragés n’aient réussi à l’attraper, ce qui est peu probable. Une heure plus tard, elle apparaît à l’écran ce qui permet de faire route vers elle en abattant encore un peu. À ce cap le bateau accélère encore, dix nœuds, parfois douze. Il vole sur l’eau en route directe vers la balise et une fois à proximité, il n’y aura plus qu’à parcourir la distance qu’aura dérivée le radeau par rapport à elle pendant la nuit. Encore une heure à ce rythme et le feu flash dont elle est dotée apparaît par moments. Effectivement c’est bien elle. Le bateau arrive à proximité et ralentit. Le cap est mis sur la route de la dérive estimée du bib. Il navigue maintenant à une allure portante et tout se calme à bord. Ouf ! Ça a tenu, il n’y a pas eu de casse. Il leur semble que plus rien ne s’oppose maintenant à ce qu’ils puissent rejoindre ce radeau. Le jour se lève et au moment prévu par Alex, ce qui aurait dû être la forme triangulaire d’un radeau de survie normal mais qui n’est plus qu’un sac sans forme de tissu orange, apparaît. Alex qui connaissait l’état de ce radeau de survie ne s’explique pas comment il a pu en être réduit à cela. Le Sirius approche lentement. Nina appelle de toutes ses forces les mains en porte voix. Alex l’imite. Béa a déjà descendu l’annexe, l’échelle de bain et celle de coupée. Et c’est à cet instant que quelque chose bouge dans le sac. Une main apparaît, suivie d’une tête que l’on pourrait croire sortie d’outre-tombe.


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— Combien êtes-vous ? crie Nina.
Visiblement, l’homme n’a pas la force de répondre. Il lève une main alors que sa tête s’affale sur le boudin crevé.
— Prends une aussière dans un coffre arrière, dit Alex à Béa. Amarre l’annexe au bateau de manière sûre en remorque courte à bâbord. Soyez prudentes, ne faites rien sans être reliées au bateau. On agit calmement, sans précipitation. Je vais refaire une approche au vent. Nina, prends un autre cordage. Tu accroches la main courante du bib avec une gaffe et Béa va se déhaler le long du bateau pour venir t’aider à l’amarrer solidement le long de la coque. Ne descendez pas dedans tant qu’il n’est pas parfaitement amarré au bateau. Nina, pendant que je fais un tour, affale la trinquette et roule le génois.
Le bateau approche lentement le radeau au vent. Béa est dans l’annexe et s’accroche de toutes ses forces au bossoir de bâbord. Nina, qui vient d’affaler la trinquette seule et l’a sommairement ferlée sur une filière, finit de rouler le génois puis saisit une gaffe et se tient prête à accrocher le radeau. Alex plaque le bateau au bib et, au moment où Nina l’accroche, Béa attrape le cordage, le passe sous la main courante et lui rend l’autre extrémité. Alex a arrêté le bateau d’un grand coup de marche arrière. Il choque la grand-voile. Seule la gaffe que Nina n’a pas pu décrocher de la main courante en même temps qu’elle récupérait le cordage est perdue et part à la dérive. Ils sont maintenant trois pour sécuriser et amarrer le radeau contre le bateau. Béa passe dans le bib ou plutôt ce qui en reste. Nina saute dans l’annexe pour rejoindre Béa. Elle crie à Alex :
— Ils sont deux.
Ce que voient Béa et Nina les horrifie. Ce radeau est complètement rempli d’eau. Le boudin supérieur est crevé ainsi que l’arceau censé tenir la tente. Le peu de matériel présent flotte parmi des restes de sachets de nourriture de survie, et une jeune femme gît là-dedans couchée sur le dos, la tête calée sur un boudin. Béa se précipite sur elle. Elle est vivante mais inconsciente. Le jeune homme, lui, est très faible mais conscient. Il a dû fournir un effort surhumain pour donner signe de vie, d’abord à l'avion puis au Sirius. Ils sont là-dedans depuis une semaine dans des conditions épouvantables. Comment peuvent-ils être encore vivants ?
Béa demande à Alex une bouteille d’eau et une serviette. Alex plonge dans la descente à la recherche de ce dont elle a besoin. Il court à l’avant chercher une serviette dans la salle de bain, saisit au vol une bouteille d’eau à la cuisine et lui passe le tout. Elle humidifie le visage des deux personnes, introduit un peu d’eau dans la bouche du garçon qui arrive à l’absorber. Elle est très prudente avec la jeune femme qui semble inconsciente. Elle lui humidifie juste la bouche pour ne pas risquer de l’étouffer.


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Alex téléphone à Murielle.
— On les a trouvés. Le sauvetage est en cours, mais leur état est grave. On a deux personnes dont une sans connaissance. Ils sont dans un état de déshydratation sévère. On va avoir besoin d’assistance médicale. Mets nous en contact avec le CCMM1, j’attends qu’on nous appelle.
— Tout de suite, Alex.
Puis, c’est Patrick qui prend le téléphone.
— Vous les avez sortis du radeau ?
— Non, pas encore. Pour l’instant, Nina et Béa sont descendues dedans et essayent de les hydrater un peu.
— Donne-moi ta position actuelle.
— 14°45,2’N 69°23,6’W.
— Tu sais comment tu vas les sortir ?
— Avec une drisse, je pense. Ils n’ont aucune force, et la fille est inconsciente.
— Murielle est en train d’appeler. On reste en contact.
Alex remonte et retourne aux nouvelles. Elles ne sont pas bonnes. La jeune fille respire à peine. Le jeune homme semble totalement épuisé, à bout de forces. Béa veut lui faire absorber un peu d’eau sucrée. Alex redescend dans le bateau, prend un verre d’eau, y mélange du sucre et le passe à Nina.
— On ne peut pas écoper un peu ce truc pour qu’ils ne baignent pas comme ça dans la flotte ? demande Alex.
— Non, le fond est déchiré, répond Nina.
— Déchiré ?
— Oui. Donne-nous encore de l’eau.
Alex leur passe encore deux bouteilles d’eau, et le téléphone sonne. C’est le centre de consultation médicale maritime. Ce service, qui existe depuis longtemps, situé à Toulouse, à l’hôpital Purpan, est spécialisé dans l’assistance médicale en mer. Des médecins prennent en charge à distance les malades ou les blessés à bord des bateaux sur toutes les mers du monde. C’est le SAMU de la mer. Ils fournissent aux équipages la liste des médicaments à avoir dans la pharmacie de bord et même l’ordonnance pour les obtenir, de manière à ce que les médecins soient certains que ceux-ci seront disponibles en cas de besoin et puissent les prescrire. Ils sont aussi en mesure de décider du besoin d’évacuation d’urgence lorsque c’est possible pour un blessé ou un malade. Historiquement, ce service était lié à la station radiotéléphonique pour les navires en mer de Saint-Lys radio, joignable en BLU2, puis plus tard par les numéros spéciaux 32 et 38 INMARSAT3. Les moyens de communication modernes permettent maintenant des téléconsultations en vidéo. Alex leur explique la situation, les informe qu’ils vont sortir les naufragés de la survie et qu'il les rappellera immédiatement après. On lui confirme qu'un médecin se tient à sa disposition. Il ressort sur le pont.


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— Nina, remonte à bord, dit Alex, on va affaler la grand-voile et poser la bôme sur le pont à tribord pour libérer le cockpit.
Alex redescend dans le bateau, va chercher deux harnais dans le poste avant. Nina les passe à Béa. Il va falloir qu’elle équipe les deux personnes pour les hisser. Puis ils affalent la grand-voile, la ferlent sur la bôme qu’ils posent sur le pont à l’aide de la balancine4. Le bateau bouge beaucoup car il n’est plus appuyé par aucune voile. Ils travaillent méthodiquement, prudemment, sans précipitation, comme ils sont habitués à le faire depuis tant d’années de navigation ensemble sur ce bateau. Ils ont deux fois plus de raisons d’être prudents, pour eux et pour ces deux malheureux en situation précaire.
Béa a bataillé dans l’eau pour équiper la jeune femme de son harnais. Elle la déplace doucement pour la positionner correctement. Alex et Nina ont rallongé la balancine de la bôme, et elle l’amarre au harnais. Alex commence à la hisser lentement. Nina guide la balancine et Béa, la victime. À cet instant, Alex se dit que Patrick lui manque vraiment. Arque-bouté sur sa manivelle de winch, il mouline péniblement. La pauvre fille monte lentement, complètement inerte, elle ne réagit pas. Dès que possible, Béa remonte à bord. À deux elles la guident à la verticale du cockpit puis Alex la descend lentement pour l’installer sur un banc. Elle est détachée, puis à trois, ils la descendent non sans peine dans le bateau où elle est installée sur une banquette du carré, qui se transforme en couchette, calée par la toile anti-roulis en position latérale de sécurité. Il faut ensuite recommencer avec le garçon. Il est conscient, mais très faible et plus lourd. Il est installé sur une autre banquette du carré et Béa, assistée de Nina, peut commencer à s’occuper d’eux. Elle leur rince la peau et essaie de les réhydrater. Elle arrive à faire absorber un peu d’eau sucrée au garçon, qui a même ouvert les yeux pendant quelques secondes.
Alex s’occupe de remettre le bateau en route. Il largue ce radeau qui ne peut plus servir à rien. En principe, il devrait s’arranger pour le faire couler car les engins de sauvetage sont tous identifiés et la découverte éventuelle de ce type d’objet flottant en mer risque toujours de déclencher de fausses alertes. Tant pis, il a autre chose de plus urgent à faire. Il remonte les échelles, ressort l’annexe dans ses bossoirs et l’amarre. Il lui faut maintenant remettre la bôme en place, envoyer la grand-voile, ce qui va déjà stabiliser le bateau, puis la trinquette et le génois. Il remet le bateau en route bâbord amure, vers la Martinique, malheureusement pas en route directe, car la direction du vent ne leur permet pas de faire cap directement sur l’île. Le vent reste modéré, mais au près, le bateau est inconfortable, il gîte beaucoup. Alex est épuisé.


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Lorsque tout est enfin réglé, il s’intéresse à ce qui se passe en bas. Nina et Béa sont en communication avec le médecin, qui a demandé à connaître sa tension, son pouls, sa température, et à savoir si elle a subi un choc hypovolémique par l’examen de sa peau, car cela pourrait avoir un impact sur le cœur, le foie ou les reins. La conclusion est qu’elle est dans un état de déshydratation sévère et risque de subir un arrêt cardiaque si on n’arrive pas à la réhydrater et à soutenir son cœur. Sa peau manque d’élasticité, ce qui est un très mauvais signe. Il faudrait pouvoir la mettre sous perfusion de soluté de réhydratation, ce qui n’est pas possible sur le Sirius, et bien sûr l’évacuer d’urgence vers un hôpital. Il demande à Béa si elle a à sa disposition des doses d’adrénaline et si elle est en mesure de lui faire une injection. Le Sirius dispose d’une pharmacie constituée avec la liste des médicaments conseillés par le CCMM, que Nina a toujours renouvelée régulièrement. Elle vérifie si elle dispose du produit et, oui, il y en a quelques ampoules dans une petite boîte toute prête avec de quoi faire des injections. Béa n’est pas infirmière, mais kinésithérapeute. Elle a quand même de bonnes compétences et sait faire des piqûres. Suivant les prescriptions du médecin, elle injecte à sa patiente une dose d’adrénaline à 1 mg/mL en intraveineuse.
Alex est admiratif devant le calme de Béa qui semble faire totalement abstraction du fait qu’elle se trouve en pleine mer, au près, sur un petit bateau gîté à trente degrés qui fait des bonds dans les vagues. Ses gestes sont précis, elle n’hésite pas une seconde et il se dit que la prochaine fois qu’il devra se faire faire une piqûre, ce sera Béa ou personne qui s’en chargera. Le médecin aimerait sans doute être là avec son stéthoscope, mais il ne peut que s’en remettre aux impressions que lui retransmettent Béa et Nina, et à ce qu’elles peuvent lui montrer avec le téléphone. Il semblerait que le pouls se soit un peu amélioré, mais elle n’ouvre toujours pas les yeux. Sans possibilité d’installer une véritable perfusion, il y aurait une possibilité d’hypodermoclyse, injection en sous‑cutané ou en intraveineuse d’une solution de réhydratation. Nina fouille dans la pharmacie. Elle y trouve une boîte de sets de perfusion à domicile. Alex n’aurait jamais pu croire que ces médicaments pourraient un jour servir. À part le mercurochrome et le paracétamol, il ne s’est jamais trop intéressé à ce que contenait cette grosse boîte en plastique jaune, s’en remettant à Nina qui, aujourd’hui, peut se féliciter de l’avoir chouchoutée avec autant de sérieux. Le médecin va guider Béa pour les utiliser et pratiquer l’injection. Il lui prescrit de faire une injection de solution de réhydratation toutes les heures en surveillant son cœur. Si tout va bien, elle devrait reprendre connaissance bientôt. Elle continue de lui réhydrater la peau avec des linges humides, en espérant qu’elle ouvre les yeux, mais elle est inquiète car elle sait que la déshydratation peut conduire au coma. Comme la pharmacie contient aussi une boîte de solutés de réhydratation orale, Nina en prépare pour le garçon qui, lui, peut commencer à absorber quelques gorgées. Pendant ce temps, le Sirius fonce pour essayer de les ramener en sécurité et à temps en Martinique si le vent le permet.


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