LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 1 ALBERT SOLDER
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LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 1
ALBERT SOLDER

Le trésor de Roberto 
Buarque

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Format poche, couverture souple brillante, 252 pages.

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ISBN 9789403815626


Chapitre 1



Alex plane à côté de Nina, dont la sangle de son masque de plongée forme un turban retenant ses longs cheveux roux qui flottent derrière elle. En croisant son regard derrière la vitre, il se dit que ses yeux verts s’accordent parfaitement avec le paysage qui les entoure. Des étoiles de mer orange s’accrochent au corail parmi les gorgones qui ondulent mollement. Des bancs de petits sars gris traversent rapidement la scène, changeant tous ensemble de direction comme un vol d’étourneaux. Des poissons de récif multicolores baguenaudent le long du tombant dans un dégradé de bleu s’assombrissant vers les profondeurs. Un poisson-clown côtoie une anémone de mer, la fleur des récifs. Un poisson-ange déambule avec majesté. Quelques poissons papillons aux corps jaunes viennent faire admirer leurs ailes multicolores à deux hippocampes stoïques qui nous rappellent que le monde est ancien et fragile. À six mètres au-dessus, deux soldats portugais flottent. Leurs filaments, qu’il ne faut surtout pas toucher, brillent au soleil qui illumine la surface. Seules les bulles émises par les plongeurs troublent cet équilibre, leur montrant qu’ils sont des intrus dans ce milieu qui n’est pas le leur. Un peu plus loin, le bateau de Dom et Béa, les amis de longue date de Nina et Alex, attend, amarré à une bouée retenue par une longue corde qui disparaît dans les profondeurs. On distingue sa quille transparente qui permet l’observation des paysages sous-marins au cours de sorties en mer organisées pour les touristes qui n’ont pas besoin de savoir plonger ni même de se mouiller pour découvrir les fonds coralliens de la Martinique. Au signal de Dom, toute la palanquée1 se dirige vers le bateau et y embarque par les deux échelles de plongée. Après un moment de silence pendant lequel chacun cherche à prolonger un peu l’instant vécu, les participants commencent à échanger leurs impressions. Il y a les habitués qui jouent les blasés, connaissant tout cela depuis longtemps, et ceux qui ne se lassent pas de décrire le moindre poisson, coquillage ou plante qu’ils ont vu comme une incroyable créature issue d’un autre monde, un peu ivres comme à la sortie d’une salle de cinéma.


Le trésor de Roberto 
Buarque

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Les bouteilles de plongée sont rangées sur leurs supports. Les participants s’essuient, se désaltèrent et s'installent pour le retour. Dom démarre les moteurs, et tout le monde voudrait s’excuser pour l’anachronisme entre le site de l’anse Chaudière et cette mécanique bruyante et malodorante qui n’a pas sa place ici. Heureusement, l’amarre est prestement larguée et le bateau s’éloigne rapidement, rendant sa quiétude au site.
Quinze milles séparent ce coin de paradis du port du Marin, face au vent et au courant. Malgré la puissance des moteurs, il faudra un peu plus de deux heures pour couvrir cette distance en se cramponnant aux mains courantes. Dom et Béa ont réussi à acheter ce magnifique bateau jaune, plus deux autres plus petits, et à monter cette école de plongée grâce à Pascale qui leur a prêté beaucoup d’argent. Ils sont maintenant cinq moniteurs. Leur centre de plongée est devenu le plus important du Marin et peut-être même de Martinique. La compétence et l’expérience de Dom dans des plongées extrêmes n’y sont pas pour rien. Certains viennent de loin pour plonger en Martinique avec lui. On peut se demander s’il n’a pas passé plus de temps sous l’eau qu’au-dessus. Lorsqu'on téléphone à Dom, on tombe souvent sur sa messagerie qui rappelle que les portables ne fonctionnent pas sous l’eau et qu’il rappellera lorsqu’il aura refait surface.
Pascale est la fille de Raymond, le grand ami d’Alex, malheureusement décédé il y a quelques années. Elle a hérité de l’appartement de son père à la Résidence de la Baie au Marin et de son beau voilier, l’Ombre Blanche, amarré à une bouée de la marina sous ses fenêtres.
Alex est à l’arrière, à côté de Dom, qui se concentre à la barre pour négocier en douceur les plus grosses vagues, car il a remarqué certains visages qui commençaient à pâlir. Heureusement, Béa, kinésithérapeute de son état, connaît quelques gestes sur la nuque et les épaules qui ont pour effet de rendre les couleurs aux personnes sensibles. Elle est la seule à pouvoir se déplacer facilement sur ce bateau bondissant dans les vagues.
Le téléphone d’Alex sonne. C’est Hervé, le mari de Pascale, un grand escogriffe aux cheveux gris tout en longueur, qui est pilote de ligne à Air Caraïbes et fait trois fois par semaine l’aller-retour entre Fort-de-France et Orly. Avant, il habitait à Paris et faisait escale en Martinique. Maintenant, il habite en Martinique et fait escale à Paris, ce qui est bien sûr plus agréable. En ce moment, il est en vacances.
— Vous êtes où ?
— À l’aéroport, on vient juste d’atterrir.
— Comment ça, vous n’êtes pas partis en croisière ? Je vous croyais déjà dans les Grenadines.
— Non, on pense partir la semaine prochaine.


Le trésor de Roberto 
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Alex a une drôle d’impression...
— Ah bon, je pensais que vous étiez encore partis sans nous dire au revoir.
— Tu es fou ou quoi ? Est-ce que j’ai déjà fait ça, moi ?
— Non, jamais, tu penses. Il y a quelqu’un qui vient vous prendre ou tu as un véhicule ?
— Tu peux venir ?
— Non, pas tout de suite. On vient juste de lever l’ancre de l’anse Chaudière et on en a encore pour un bon moment à se faire secouer avant d’arriver au Marin. Je t’envoie Patrick.
Alex appelle Patrick.
— Tu peux aller chercher Pascale et Hervé à l’aéroport ?
— Oui, mais je ne comprends pas. Ils ne sont pas déjà partis en croisière ?
— Je ne comprends pas non plus. Je savais qu’ils devaient faire un saut rapide en Métropole pour donner un coup de main aux parents d’Hervé, qui font quelques travaux dans leur maison, avant de partir dans les Grenadines avec leur bateau, mais je les croyais déjà là-bas.
— Ça expliquerait pourquoi ils ne nous ont pas dit au revoir. Tu as vu leur bateau dernièrement ?
— En tout cas, il n’est pas à son mouillage2 habituel. Qu’est-ce qu’ils foutent ? Ils pourraient nous tenir au courant.
— Tu sais bien comment ils sont.
Pascale et Hervé ont la fâcheuse habitude de s’embarquer dans d’étranges aventures sans prévenir ni leurs familles ni leurs amis. Ils prétendent que c’est pour n’inquiéter personne. Leurs connaissances sont donc maintenant habituées à les voir disparaître sans laisser de nouvelles pendant de longues périodes, par exemple pour une ascension du Mont Blanc, un bivouac dans le Machu Picchu, ou un séjour sur la banquise. Le monde est plus petit pour un pilote d’avion que pour un terrien. Lorsque celui-ci trouvera l’aventure à deux cents kilomètres de chez lui, il en faudra deux milles à Hervé. À chacun son Himalaya. D’ailleurs, cela semble les amuser particulièrement. Hervé a une fois téléphoné à Alex pour lui demander l’heure. À moitié endormi, sans réagir à l’absurdité de la question, Alex lui a répondu :
— Mais tu ne sais pas qu’il est une heure du matin ?
— Ah bon, merci. OK, salut, on m’appelle pour l’apéro.
— Comment ça l’apéro ? Où es-tu ?
— En Thaïlande. Je te raconterai. Bonne nuit.
— Très drôle. Salut.
Il est vrai qu'Alex ne les avait pas vus depuis deux jours et que depuis, ils avaient eu le temps de faire du chemin.
— OK, je vais les chercher. Dis-leur que j’arrive.
Alex rappelle Hervé.
— Patrick arrive, mais on pensait tous que vous étiez partis en bateau depuis un moment déjà.
— Mais non, pourquoi ? On a dû retarder notre retour. Tu sais, avec la famille, on ne fait pas toujours ce qu’on veut.
— OK, attends Patrick. Il arrive, mais à cette heure-ci il en a pour un moment.
À son arrivée, les deux premières choses que remarque quelqu’un qui ne connaît pas la Martinique sont les cocotiers et les bouchons. Il faut vivre avec les deux.
Patrick rappelle Alex en rejoignant sa voiture.
— Tu n’as pas une drôle de sensation ?
— Et bien si, justement. Tu crois qu’ils auraient demandé à quelqu’un de déplacer leur bateau ?
— Je ne crois pas, il t’aurait demandé à toi ou à Dom. Va savoir. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Qu’est-ce qu’ils ont encore inventé ? Bon, je les ramène. On verra bien.
— À tout à l’heure, on devrait arriver au Marin à peu près en même temps.


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