Bonjour la police, dit Béa.
C’est Nina
qui attaque en disant :
— Bon, qu’est-ce qu’on fait, on s’y met ou
on attend d’être complètement déprimés ?
Et tout le monde s’y met.
Le vaigrage du carré pend lamentablement. De toute façon, il faudra le changer
et en plus, il faudra réparer le polyester car la balle a fait un gros trou que
les policiers ont encore agrandi pour l'extraire. Il faudra aussi changer la
porte de la cabine. Dom et Patrick démontent ces boiseries. Hervé a déjà
commandé au chantier breton qui a construit le bateau un génois neuf, une
transmission complète pour le moteur, le vaigrage du carré, une porte pour la
cabine et l’échelle de coupée qui a disparu. Une nouvelle survie a été
livrée, qui attend dans son appartement de rejoindre sa place sur le rouf à
l’arrière du mât d’artimon. En attendant, le bateau est rangé, nettoyé,
vérifié. Pascale a brossé le pont pendant des heures. Dom, comme à son
habitude, hissé par Patrick, a fait l’acrobate sur les deux mâts pour
vérifier le gréement et s’assurer que l’enrouleur du génois n’a pas
souffert. Tant qu’il n’a pas besoin de forcer sur son bras gauche, il est
aussi efficace dans les airs que sous l’eau et il connaît très bien les
gréements. Puis le bateau est remorqué jusqu’au chantier, encore une fois,
par un des bateaux de son école de plongée. Tous les amis sont là pour aider
à la manœuvre. Alex lui dit qu’il pourrait modifier sa raison sociale et
rajouter remorquage en tous genres.
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