LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 15 ALBERT SOLDER
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LE TRESOR DE ROBERTO BUARQUE - CHAPITRE 15
ALBERT SOLDER

Le trésor de Roberto 
Buarque

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ISBN 9789403815626


Chapitre 15



L’équipage du Sirius va pouvoir faire connaissance avec son hôte arrivé par le ciel. Il s’agit du médecin colonel Henri Vidol, affecté aux secours en mer. Une armoire à glace tout de kaki vêtue, qui a quitté sa brassière orange, le crâne rasé, des grosses joues rouges, un accent du midi très marqué qui le dispense assurément de dire d'où il vient, accessoirement voltigeur acrobate et qui surtout a l'air de savoir où il va sans s'encombrer de doutes inutiles. Nina et Béa ne savent pas quoi faire pour lui être agréables. Elles s'excusent de ne pas lui proposer de café et il comprend bien que faire bouillir de l'eau dans les conditions actuelles serait trop dangereux. Elles lui offrent des jus de fruits. Il adore le pain d'épice et ça tombe bien, il y en a à bord. Alex est content d’apprendre que militaire ne rime pas qu’avec guerre. Ils sont impatients de savoir si l’état des naufragés est grave. En ce qui concerne Meldreg, ça devrait aller. Il est très faible, mais aucune de ses fonctions vitales n’est atteinte. Il va falloir lui redonner des forces, mais au bout de quelques jours, il devrait pouvoir se lever. En ce qui concerne Karine, elle est encore dans le coma. Son cœur est faible et il va falloir le remonter, mais surtout, ses reins sont arrêtés. C’est la conséquence d’une déshydratation extrême. La perfusion va permettre de la réhydrater progressivement et la transfusion sanguine de pallier provisoirement au défaut de fonctionnement de ses reins. Elle est jeune et, normalement, leur fonctionnement devrait reprendre lorsque la cause de son état aura disparu, mais il ne faut bien sûr pas que cela dure trop longtemps.
— Comment se fait-il qu'elle se soit déshydratée plus que Meldreg ? demande Nina.
— D'abord, Meldreg n'était pas loin d'être dans le même état qu'elle. Ensuite, je pense que Karine a bu de l'eau de mer.
— Et c’est si grave ?
— Bien sûr.
— Pourtant, Alain Bombard a démontré que l'on pouvait survivre en buvant de l'eau de mer.
— Ce n’est pas si simple. Premièrement, Alain Bombard était médecin. Il savait très bien ce qu’il faisait et pouvait gérer ça mieux qu’une personne sans grande connaissance du sujet. Ensuite, s'il a démontré que l'on pouvait en dernier recours boire un tout petit peu d'eau de mer, c'était à la condition de retrouver de l'eau douce dans les vingt-quatre heures. Sinon, malheureusement, l'eau de mer absorbée fait plus de dégâts que l'impression de réhydratation que l'on peut ressentir sur le coup. Même si le docteur Bombard a survécu en buvant de l’eau de mer, les consignes de survie officielles restent de ne jamais en boire. En survie, dans le cas où les réserves d'eau douce sont épuisées et en l'absence de pluie pour les reconstituer, la seule solution est la pêche. En pressant la chair d'un poisson, on recueille un petit peu d'eau et elle n'est pas salée.
Puis, se tournant vers Béa, il lui dit :
— Toutes mes félicitations. Vous vous êtes très bien débrouillée. Sans vous, elle ne serait plus en vie.


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— À cette vitesse, lui dit Alex, qui est vraiment la plus rapide qu'on puisse atteindre, on en a pour au moins vingt-quatre heures à arriver en Martinique. Ça va aller ?
— J’espère. Je vous demande simplement de faire au plus vite car il faut la mettre en milieu hospitalier rapidement. Il n'est pas exclu qu'elle ait besoin d'une dialyse ou au moins d'une hémofiltration pour l'aider et ça, bien sûr, je ne peux pas le faire à bord.
— OK. On fait au plus vite, mais je vous préviens que ça ne va pas être confortable. Le vent n'est pas bien orienté et on ne peut pas faire route directement à la voile.
— Ne vous inquiétez pas pour moi. Il faudrait simplement que Karine soit bien calée avec des coussins pour qu’elle ne risque pas de se faire des hématomes.
— On est obligé de forcer la route avec le moteur, ce qui rend les conditions très dures et, en plus, à ce rythme, je ne suis même pas sûr d'avoir assez de carburant. Il y a éventuellement une possibilité de se faire ravitailler en mer, mais s'il faut en arriver là, ça ne sera pas facile.
— Faites au mieux.
Le Sirius continue donc à la vitesse maximale qu’il peut atteindre. Ça semble sans fin. Ils ont l'impression d'être dans une machine à laver depuis plusieurs jours et qu'il reste encore l'essorage à faire.
Alex pousse le moteur à fond. Périodiquement, il choque un peu la grand-voile pour redresser le bateau quelques instants, car il ne faudrait pas avoir un problème de lubrification du moteur qui lui serait fatal. Il commence à anticiper l’heure d’arrivée au Marin. Sauf problème, cela pourrait être demain vers dix ou onze heures. Il appelle Murielle pour la tenir au courant et lui donner des nouvelles de Karine et Meldreg. Il l’informe du risque de manquer de carburant.
Murielle y avait pensé et a déjà prévu cette éventualité.
— Si tu manques de carburant, ça sera sans doute pas trop loin de l’arrivée. Dans ce cas, il est prévu que le bateau de sauvetage du Marin appareille et t’en amène une centaine de litres. Les bidons sont déjà sur le pont. Ils n’ont qu’à passer à la pompe pour les remplir et venir te rejoindre. Donc surveille et préviens-moi si tu penses en avoir besoin.
— Tu es géniale.
La journée passe à faire des sauts sur les vagues et des piqûres à Karine, puis une nouvelle nuit tombe sur un bateau malmené qui bondit sur la mer avec un équipage épuisé, deux naufragés et un médecin militaire imperturbable descendu du ciel. Alex reste cramponné à la barre de son bateau, aidé de Nina qui commence elle aussi à fatiguer. Béa tente d’alimenter ce petit monde avec ce qu’elle trouve. Le colonel Henri Vidol n’est pas difficile à nourrir, il accueille ce qu’on lui donne avec des remerciements. Au fond, ça n'est peut-être pas plus mal que la cantine militaire. Béa ne sait pas quoi faire pour lui être agréable, elle se sent redevable. Il s’en rend compte et veut la rassurer :
— Ne vous faites pas de soucis pour moi, je suis entraîné à la dure. Occupez-vous de vos amis qui m'ont l'air très fatigués et qui vont encore avoir une nuit difficile, et dites-leur que si je peux aider à la manœuvre, je suis à leur disposition.
Béa a envie de le pincer pour vérifier s’il s’agit vraiment d’un être humain ou si l’hélicoptère ne leur aurait pas livré un robot.


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Il est une heure du matin quand une explosion retentit dans le gréement, suivie du bruit caractéristique d’une voile déchirée dont les lambeaux claquent au vent. La trinquette vient d’exploser. Elle flotte comme un drapeau en trois morceaux, secouant le gréement qui n’a pas besoin de cela. Compte tenu de l'allure à laquelle ils naviguent, la trinquette est très importante pour un gréement de cotre, mais à force de trinquer, elle a fini par rendre l'âme. Il va falloir l’affaler. Nina est à la barre et Alex rampe péniblement jusqu'au pied du mât pour essayer d'affaler cette voile en charpie sans arrêter le bateau.
Il en est à batailler pour maîtriser ces morceaux de toile battant au vent avec fureur, quand il constate que deux bras qu'il ne connaît pas lui apportent un secours salutaire. Il s’agit de ceux du colonel Vidol venu à son secours. En plus, sans que personne ne l'ait briefé, il a parfaitement compris les procédures de sécurité en vigueur sur ce bateau, a récupéré un des harnais qui a servi à sortir Meldreg et Karine du radeau de survie et s'est amarré à une ligne de vie. À deux, ils arrivent à maîtriser le fauve et à l'amarrer aux filières qui commencent à être bien encombrées puisque l'autre bord est occupé par la survie dégonflée. Ils reviennent au cockpit où Alex, sensible à son aide, lui donne une tape amicale sur l’épaule. Non, ça n'est pas un robot mais simplement un sacré bonhomme. Nina crie pour couvrir le bruit du moteur et des éléments :
— On sort la vieille ?
Alex a toujours rechigné à jeter une vieille voile. Pour un voileux de son espèce, une voile a une âme. Certains navigateurs vont jusqu’à donner un petit nom à chacune. Et lorsqu’une d’entre elles est en fin de vie, que son tissu est déformé, on la rince, on la plie et on la range précieusement au fond d'un coffre. C’est ainsi que sur le Sirius, toutes les voiles sont en double car elles ont été renouvelées au moins une fois. L’absence de la trinquette se fait immédiatement sentir sur la vitesse. Nina et Béa plongent donc au fond de la cabine arrière bâbord où sont rangées celles qui ne servent plus. Avec beaucoup de difficulté et en déplaçant tout ce qui est dessus, elles amènent la vieille trinquette dans le carré et, encore une fois avec l'aide du colonel Vidol, la montent sur le pont. Alex veut laisser la barre à Nina quand il lui crie :
— Laissez, j’y vais.


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Et le voilà parti en direction du pont avant en traînant la voile. Il l'endraille sur l'étai, assujettit la drisse, les écoutes, et la hisse prestement sans aucune hésitation, comme s'il naviguait sur ce bateau depuis des années. Nina n'a plus qu'à border l'écoute et, là encore, voyant qu'elle peine sur son winch, il a eu le temps de revenir du pied de mât pour lui prendre poliment la manivelle des mains en s'excusant pour finir la manœuvre. Alex se dit que ce type a autant de force que Patrick et, en plus, il est médecin. C’est vraiment l’équipier à avoir à bord.
Le bateau est reparti. Même si cette vieille voile est un peu déformée, il a retrouvé sa vitesse. Alex espère seulement qu’elle tiendra jusqu’à demain matin.
Et elle va tenir. Au lever du soleil, la Martinique apparaît au loin. Même sans l’avoir vue, Alex avait bien senti la mer se calmer à l’approche de la terre. Il n’a jamais été si content de la revoir. Il appelle Murielle et lui dit :
— Ça y est, on arrive. Dans deux heures, on sera au niveau de la pointe Borgnese à l’entrée du chenal.
— Oui, je sais, on reçoit ton AIS depuis un moment.
— La jauge est à zéro, je suis sur le fond, je ne sais même pas ce qu’il me reste.
— Ne t’inquiète pas. Il faut que je te donne les instructions pour l’approche car tu es attendu. Tout a été prévu pour ne pas te ralentir. Un AVURNAV1 est en cours et la navigation est interdite dans le chenal. Tu peux y naviguer sans limitation de vitesse. Le bateau de sauvetage de la station SNSM du Marin va venir t’accueillir. Il y aura aussi un bateau de l’école de plongée. Dom et Patrick ont trouvé un gros zodiac qui va venir à couple pour qu'ils puissent embarquer en marche, car vous devez être fatigués. Quand tu vas approcher de la marina, les deux bateaux vont venir te piloter. Le côté sud et le fond du ponton sept ont été libérés. Tu as toute la place dont tu as besoin pour accoster sans avoir à manœuvrer. Il y a du monde sur le ponton pour t’aider. L’hélicoptère est déjà sur l’esplanade. Les pompiers sont là avec le SAMU. Les brancardiers sont prêts. Karine va être immédiatement évacuée en hélicoptère et Meldreg par ambulance. Tu communiques sur le seize puisqu’une opération est en cours. À tout de suite, Alex, on est content que vous arriviez, on vous attend avec impatience.
— OK, à tout à l’heure Murielle.
Le paysage se précise. Alex est soulagé d'apprendre qu'il n'a qu'à suivre les instructions et qu'ils vont être accompagnés pour l'arrivée car, même s'il connaît bien la baie avec toutes les cailles à contourner, il se dit que là, il n'a plus vraiment les yeux en face des trous.


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