— Le bateau n’avance donc plus. C’est une
bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne dans le sens où l’on va pouvoir le
rejoindre plus rapidement. Mauvaise dans le sens où la raison pour laquelle il
s’est arrêté peut être grave : avarie sérieuse, démâtage, etc.
—
Donc on y va, dit Béa ?
— Bien sûr qu’on y va.
— Bon, pendant
que vous finissez de charger, je vais au centre de plongée donner des
instructions pour qu’on nous remplace pendant quelques jours.
Alex, un
peu embêté, demande à Béa et Dom :
— Est-ce que ça vous pose un gros
problème par rapport à votre école ? Si c’est le cas, au moins un de vous
deux peut rester.
— Tu rigoles, on va aller le chercher, le bateau de
Pascale. J’en ai juste pour un quart d’heure, j’organise tout ça avec les
moniteurs et je reviens. Maintenant, nous avons même un chef plongeur que Dom a
formé et qui peut très bien prendre en charge le centre. Je suis sûre
qu’ils se débrouilleront très bien. Ils annuleront ou décaleront peut-être
quelques sorties si besoin, c’est tout.
Béa part en courant sur le ponton
en direction de son école de plongée pendant que les autres continuent de
ranger l’avitaillement sous la direction de Nina.
Un quart d’heure
après, elle revient chargée de matériel de pêche qu’elle a récupéré sur
son bateau au passage. Dom et Béa sont des pêcheurs acharnés, et si
l’avitaillement n'était pas suffisant, cela pourrait être d’une aide
précieuse.
— Vous avez pensé au poivre ? demande Dom.
— Mais
oui, Dom, on y a pensé.
Dom est spécialiste de la dorade sauce poivre,
aussi bien pour la pêcher que pour la cuisiner. Le problème est que quand il
la prépare, on sent bien le poivre mais pas toujours la dorade. Mis à part
cela, Dom est un cuisinier hors pair, qui en plus est capable d’exercer son
talent sur un bateau quelles que soient les conditions météo. Pour cela, Alex
aime bien l’avoir à bord.
Sandra, une monitrice de l’école de
plongée, amène un bloc1 et l’équipement personnel de Dom en cas de besoin,
car il s’aventure rarement sur l’eau sans prévoir le moyen d’aller voir
dessous. A priori, il ne part pas pour faire de la plongée, mais il
ressentirait un manque s’il n’avait pas au moins une bouteille avec lui.
Alex a tellement l’habitude de naviguer avec Dom et ses bouteilles d’air
comprimé qu’il a fini par fixer des supports à un balcon arrière de son
bateau spécialement pour lui. Les voilà donc pourvus de deux jolis réservoirs
jaunes.
C’est Nina qui donne le départ en disant :
— C’est bon,
on peut y aller, on finira de ranger en mer. Tu es d’accord, capitaine ?
— Oui chef, répond Alex.
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