Arrivé à Patrick, Alex pense dans sa tête
:
— Vas-y Patrick, écrase-lui les phalanges.
Les neuf personnes
prennent place autour de la table du cockpit, qui est maintenant bien
plein.
— Alors voilà le fameux Sirius. Pas mal.
Comme s’il ne le
connaissait pas déjà, pense Alex, depuis le temps qu’il le surveille. Des
banalités sont échangées pendant un quart d’heure, et il passe enfin aux
choses sérieuses.
— Monsieur Alex Delors, je suis content de vous
rencontrer aujourd’hui dans une ambiance calme et détendue, mais je voulais
vous dire une chose. Il est tout à fait permis de chercher des trésors, mais
il y a des réglementations, d'ailleurs variables selon le pays où est faite la
découverte, sur ce que l'on peut faire ou ne pas faire avec quand on les
trouve.
— J’en prends bonne note, répond Alex sans plus entrer dans les
détails.
— Quant à vous, mademoiselle Loubier, sachez que lorsqu’on
dit « officiellement il ne s’est rien passé », c’est qu’il ne s’est
rien passé.
La tête de Murielle descend d’un cran entre ses épaules,
car elle comprend très bien à quoi il fait allusion, et c’est Alex qui vole
à son secours et lui répond.
— Monsieur Bernico, je ne suis pas tout à
fait d’accord avec vous. « Officiellement il ne s’est rien passé » ne
signifie pas qu’il ne se soit rien passé. Ce serait même plutôt une
suspicion qu’il se soit passé quelque chose, mais que ça n’est pas
officiel. Dès lors, à partir du moment où un événement ne s’est
officiellement pas produit, comment pourrait-il être officiellement
confidentiel ? Et si cet événement ne s’est à ce point pas produit, de
quoi parlons-nous ? Comment pourriez-vous officiellement reprocher à
quelqu’un d’avoir parlé de quelque chose qui ne s’est pas produit
puisqu’il ne s’est rien passé ?
—
Bien.
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